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Sur le sable du Sahara la glace fond. Signe des temps, un iceberg disparaît, sur lui l'ours en équilibre. D'un mouvement de patte, il interpelle le garçon. Peut-être pourrait-il s'appuyer sur son épaule ?  « Homme en devenir je compte sur toi ! ». L'ours symbole guerrier, résiste à l'humanité destructrice. Sur la glace qui fond, « Il entend tout, il n'oublie rien », comme dans la tradition des Yakoutes de Sibérie. A l'image de l'esprit des peuples du nord, il accepte malgré tout d'être le père de l'humanité, de porter le monde ; alors sur ses pattes, il porte les 55 pays de la francophonie.

Les lettres de porcelaine, fragiles, forment une dentelle, un même fil qui offre tant de possibilités différentes. Les mots sont en équilibre précaires : comment préserver une culture, une langue, la paix ? Comment être ensemble dans un élan de fraternité en respectant la différence de l'autre ?

Sur le sable du Sahara un enfant assis est là ! A ses pieds un lézard. En Afrique noire, c'est un héros civilisateur, un messager des divinités. « Au Cameroun le caméléon et le lézard étaient chargés par les dieux de transmettre chacun un message différent aux hommes. Le premier arrivé, verrait sa prophétie s'accomplir. Ainsi le lézard convainc le caméléon d'avancer avec prudence pour ne pas ébranler le monde. Le lézard gagna donc la course, pour annoncer la Mort sans retour, privant le caméléon de sa  promesse de vie après la mort ! ». Toutefois ce lézard là, prend des allures de caméléon en étant couleur du sable !

Chez les Bantous du Kasaï, lorsqu'une femme enceinte rêve d'un lézard, elle va donner naissance à un garçon, en Chine c'est quand elle rêve d'un ours. Alors tout naturellement le garçon trouve sa place entre le lézard africain et l'ours asiatique, né du rêve d'une femme.

Son visage est métissé, une bouche africaine très lippue, des yeux bridés, inspirés par le regard d'enfant inuit ainsi que des pommettes hautes.